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 Sherkane L. Aberkane [fini]

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Sherkane Aberkane
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Sherkane Aberkane


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MessageSujet: Sherkane L. Aberkane [fini]   Sherkane L. Aberkane [fini] EmptySam 15 Nov - 13:08

Sherkane L. Aberkane [fini] Darkavatze2

I. Identité


    Nom, Prénom(s) : Sherkane Liz Aberkane
    Date de Naissance, Age : 13 février, 17 ans
    Lieu de Résidence : Manoir Aberkane ou Poudlard


IV. Informations complémentaires


    Composition de la Baguette : 26cm, écaille de basilic, bois de saule
    Camps : Mal
    Maison désirée (si entrant en 1ère année) : Serpentard
    Don particulier : Parle à sa chatte Daemon



V. HJ - Vous

    Age : 18 ans
    Niveau en Rp : Bon
    Présence /7 : 6/7
    Code du Réglement : {Sectumsempra}



    Comment nous avez-vous connus ? Partenariat School Poudlard


    Rp de Présentation


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Sherkane Aberkane
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MessageSujet: Re: Sherkane L. Aberkane [fini]   Sherkane L. Aberkane [fini] EmptySam 15 Nov - 13:09

P A R T || O N E :: Prélude




L'éclosion.



"Tongues, tongues, speak the little girl's name..."





Extrait du journal de Sherkane L. Aberkane, Premier.






"Vous qui lisez ce journal sans même encore savoir à qui il appartient, heureux que vous êtes, vous ignorez tout de la chance que vous avez. Apprenez, puisque les présentes pages, sachez-le, traiteront uniquement de moi, de ma petite personne et de tous ceux qui me concernent, que vous avez l'immense privilège de tenir entre vos mains sales et impures le carnet de Sherkane L. Aberkane, dite Morphine.
Celle que vous êtes présentement en train de lire en toute indiscrétion, vous attendant à trouver dans ces pages les confidences salaces et moites de sueur adolescente d'une jeune femme pré-pubère, naquit un 13 février, lors d'une nuit d'hiver particulièrement glaciale. Ce qui me donne présentement dix-sept ans. Et le talent de prédire ce que vous pensez: car oui, je peux prévoir ce qui traverse votre petit esprit étriqué et ce sans même savoir lire dedans. En l'occurrence, vous vous demandez comment une fille si jeune peut contenir à elle seule autant de morgue et de dédain dès les premières lignes de son journal. Patience, j'y viens. Ah, et ne vous avisez pas de protester, vous devriez déjà vous estimer heureux de me faire perdre mon temps. Vous vous rendez compte, je suis en train de me donner du mal pour vous. Allez-y prosternez-vous pendant que je raconte.

Je fus donc extraite du ventre de ma mère un soir d'hiver, un 13 février. Ici, c'est le moment où vous vous interrogez: suis-je née un vendredi, par le jeu de la fatalité ? Eh bien non, un mardi. Pour ennuyer mon père dès ma naissance et le contraindre à quitter le bureau plus tôt que prévu. Il faut dire que déjà à l'époque, la vie sexuelle et familiale de Mr et Mrs Aberkane n'était pas des plus torrides, ni des plus débridées. Je détruis le mythe que vous vous construisiez déjà ? Je suis navrée, c'était purement intentionnel.
En ce début de soirée, qui promettait d'être très longue pour Alastar Aberkane, les bourrasques frappaient les carreaux des vitres recouvertes de givre jusqu'à les faire fortement trembler. Quiconque s'avisait d'avoir la stupidité d'ouvrir les carreaux de l'hôpital de Sainte-Mangouste en revenait la tête couverte de flocons de neige. A l'extérieur, une tempête se déchaînait, comme si le sifflement des rafales mêlé aux cris de douleur d'Oona Aberkane, enceinte jusqu'aux yeux, annonçait la venue d'un être monstrueux. Du moins, c'est ainsi que l'on m'a toujours racontée les circonstances de ma naissance.
Mais peut-être vous demandez-vous ce qui avait poussé le fameux Alastar Aberkane, quarante et un ans, juge au Magenmagot, à engrosser Oona, cette femme superbe aux traits pourtant tirés par la douleur à ce moment ? Eh bien, malheureusement pour lui, mon géniteur avait bien besoin d'une femme à ses côtés, puisqu’il était riche, mais laid. Arrivé en milieu de carrière, grâce à ses multiples relations, il ne lui manquait plus que des bambins, vous savez, ces chérubins blonds aux yeux bleus, ces mouflards dont on voit les portraits au fusain sourire niaisement au dessus des cheminées familiales.

Je vous vois venir, petit lecteur niais et bienheureux: n'allez pas vous imaginer que mon charmant paternel avait été atteint par la fibre paternelle comme un curaillon illuminé par la sainte foi. De toutes façons, l'opinion de "papa" à ce sujet s'était toujours résumée en deux mots: no kid. Mais je connais mon père, il a probablement réalisé à cette même période quelle formidable ascension sociale on pouvait obtenir par le biais de nos chers bambins. Les félicitations du patron - "Hé bien, mon cher Alastar, c'est du beau travail ! " - , la jalousie des collègues, les nouvelles à donner aux clients et aux relations. N'avez-vous jamais réalisé que tout un monde, tout un commerce est construit autour de nos chères têtes blondes ?
Mais reprenons. En l'occurrence, c'était purement par caprice que mon adoré père désirait des enfants: un autre jouet de plus à exhiber devant ses amis qui jouaient toujours à soulever la jupe des filles et à faire vroum-vroum avec leurs voitures. Dans le fond, rien ne change à l'âge adulte, on reste tous des enfants immatures ; seules les contraintes augmentent. Mais non: comme on veut toujours épater le voisin, papa était évidemment bien au-dessus de tout ça: lui, l'homme responsable, mature et accompli, qui fondait une famille. Jugez de l'effet du mot sur les copains. Malheureusement, pour cela il lui fallait l'une des rares choses inévitables et qui ne s'achètent pas: une personne de sexe féminin...

Mais il devait préserver l’honneur de sa maisonnée, ce qu'il lui fallait, c'était de beaux enfants, pas des poltrons. Pas de ratés chez les Aberkane. Deux fils, ou bien une fille et un garçon, tous deux beaux et nobles. Mais, pour être franc, il n’était ni aveugle ni imbu de sa personne, et, se voyant dans la glace tous les matins, il ne pouvait que se rendre compte que ses gênes avides de se multiplier étaient loin d’êtres gracieux. Qu’à cela ne tienne ; on dit que l'argent durcit les coeurs les plus tendres, il est tout aussi surprenant de constater à quel point il peut les adoucir. Il prit des vacances et partit en voyage en Albanie. De maisons en maisons, cousines, cousins, relations, il finit par tomber sur celle qu’il lui fallait. La merveilleusement belle Oona. Le plus belle Albanaise de son petit village. Loin d’en être amoureux, il simula pourtant le total ébahissement. Petit lecteur à l'esprit vicieux, hanté de fantasmes pervers, vous avez déjà compris ce qui s’ensuivit : Alastar ne rentra pas seul en Ecosse, "maman" l’accompagnait.

La suite se déroula neuf mois plus tard et, du reste, tout aussi ignorant que vous soyez, je n'ai pas besoin de vous l'expliquer, cher lecteur.

[ Extrait :: Fin]


Mardi 13 Février - 21h45


" - Allez chercher Mr Aberkane, et dites lui que l’enfant est né.
- Vous savez où il est ?
- Il fume un cigare à l’entrée, en compagnie d’un monsieur.


Alastar hésitait. L’appréhension était énorme. La première fois, il s’était précipité dans la pièce, l’air d’un gosse un matin de Noël, et quelle n’avait pas été sa déception lorsque, à la place du balai volant flambant neuf qu’il avait commandé, il était tombé sur ce petit rat blanc aux yeux verts… Le choc. Cette fois, c’était pire. Il était conscient qu’il pouvait y avoir déception. Il n’allait tout de même pas en faire quinze jusqu’à ce qu’il y en ait un de bon, non ? Par pitié, Saint Merlin, si vous m’entendez, donnez moi un enfant dont je puisse être fier, bon sang ! Un battant, un étalon !

- Mr Aberkane … Votre femme vous attend.
- Hum ? Il sursauta. L’enfant est né ?
- Oui, monsieur.
- Ah ! Bombement de poitrine, sourire satisfait, jette le cigare à terre, les elfes de maison, c’est fait pour quoi ? Mr Johnesburg, à la prochaine, serrement de main faussement chaleureux, et encore tous mes vœux de bonheur, le bonjour à votre dame, encore un fils, si c’est pas merveilleux, comment l’appellerez vous ? Darwin ? Merveilleux !


Absolument rien à foutre, m’enfin, la politesse exige. Et puis, il n’était autre que le juge principal du Magenmagot. Bon, principal seulement le mercredi, mais c’était déjà ça. Il aurait pu tomber plus bas… Fabriquant de portoloin par exemple… Oh, il aurait monté son entreprise, comme il avait le sens des affaires, et…

- Par ici, monsieur, vous vous dirigiez vers le bloc opératoire…
- Par Merlin, excusez moi, Nancy, j’ai la tête ailleurs, aujourd’hui…

« La tête ailleurs alors que c’est la naissance de ton deuxième enfant, Aberkane ? Tu n’étais déjà pas brillant pour le premier, mais alors là, tu bats des records… »

- C’est une fille.
- Une fille !

Alastar en resta bouche bée. Une fille. Il s’approcha du berceau, après un sourire angoissé à sa femme, Oona, et posa un regard tremblant sur… cet ange. Cœur qui retombe mollement de soulagement, après tant d’angoisse. Extrême fatigue, mais rassuré. Magnifique bébé, et en plus, il ouvre les yeux. Des yeux bleus sombre !! Des petits cheveux lisses ! Une peau rose ! Des petits doigts minuscules ! Quelle merveille de la nature. Satisfait de son petit cadeau du jour, Alastar serre sa femme dans ses bras et repart au travail. Fin de l’épisode « Noël improvisé, cadeau réussi. »


Mardi 13 Février - 23h50



"- Alors, elle te plait, ta fille ?
- Oh oui, mon amour, elle est splendide… Alastar ne pouvait détacher son regard du petit bout de fée qui sommeillait dans ses draps blancs, près du feu de cheminée.
- Comment allons-nous l’appeler ?
- Je te laisse proposer, mon ange… Alastar Aberkane avait pris assez de décisions dans sa vie pour être obligé de réfléchir sur quelque chose d’aussi…futile.
- Sherkane.
- P…Pardon ?
- Sherkane.
- Tu nous avais déjà joué l’original avec Lucian, mais je vois que tu ne t’es pas calmée… Pourquoi pas Bagheera aussi ? On se croirait dans le Livre de la Jungle ! Ca te vient d’où, ces prénoms à la noix ?
- De chez moi, mon ange, de chez moi.
- Oui, mais l’Albanie, ça va un peu, hein, ici, on est en Ecosse, alors on donne à nos enfants des prénoms de chez nous.
- Tu ne sembles pas décidé à y réfléchir.
- Oona, est-ce trop compliqué pour toi, qui connaît parfaitement notre langue et nos coutumes, de choisir un prénom bien Ecossais, ou Irlandais, ou Anglais, mais qui sonne de par chez nous, pas de la jungle ?
- La jungle ? Tu insinues que tu es venu me chercher dans la jungle ?
Alastar sentit qu’il n’était pas le moment d’entamer une dispute. Homme plutôt mou, il soupira. Après tout…
- Va pour Sherkane.
- Tu es allé parler à Lucian ?
- Pourquoi donc ?
- J’aurais aimé qu’il sache que malgré le fait qu’il ait une petite sœur, nous l’aimons tout de même autant qu’avant.
- Bah, c’est quoi ces histoires, mon fils sait que je l’aime, et s’il ne le sait pas, il n’a qu’à s’en rendre compte.
- Alastar…
- Oona, je suis épuisé, j’ai eu une dure journée, je n’ai pas de temps à perdre avec des idioties.
- Idiotie ? Tu considères ton fils comme une idiotie ?
Alastar promena ses mains velues sur son menton fraîchement rasé, totalement las. Oui, une idiotie. Quand on y réfléchissait, Lucian était tout le contraire du garçon qu’il avait désiré avoir. Maigre, blafard, solitaire et obsédé par ses fichus bouquins pour enfants, trop grands pour lui, qu’il ne lâchait pas…
- Je n’ai pas le temps pour ça, Oona. Demain.
- Alastar, nous savons tous deux pertinemment que tu n’iras pas voir Lucian demain. Mais enfin, qu’est ce que tu as avec ce garçon ?
- Mais enfin Oona, tu ne le vois pas ? dit-il d’un ton plus bas qu’un murmure, plus mouillé qu’un gémissement, une plainte aigue qui le rendait encore plus laid, il est moche, il ne pleure jamais, ne parle jamais, à onze mois il lit des livres pour enfants de trois ans, il me regarde avec ce regard de serpent battu, implorant que je le prenne dans mes bras, mais comment pourrais je embrasser une telle…chose ?


Oona ne dit rien. Elle se contenta de fermer ses yeux bleus, de retenir les larmes et la colère qui émanaient d’elle. Elle, pleine d’amour, pleine de tendresse, elle aimait son fils, blanc ou rose, rose ou jaune, jaune ou noir, noir ou bleu, elle l’aimait plus que tous les autres, il était pour elle au dessus de tous les petits garçons, tout simplement parce qu’il était le sien. Et Alastar… Ce vieux borné, qui s’entêtait à détruire son fils, par son égoïsme d’enfant gâté et d’homme raté… Ah, il était heureux, elle lui avait donné une charmante petite… Elle se sentait terriblement seule. Seule à devoir équilibrer tant d’amour en balance pour deux enfants en même temps. Non, ne te force pas à l’aimer, Alastar, mais ne viens pas pleurer si ton fils te déteste.
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MessageSujet: Re: Sherkane L. Aberkane [fini]   Sherkane L. Aberkane [fini] EmptySam 15 Nov - 13:10

Jamais les choses n'iront mieux.




The night was dark like her,
it was a day to take the child out back and shoot it,

I could have buried all my dead
up in her cemetery head




Extrait du journal de Sherkane L. Aberkane, Second.




"C'est un samedi 13 août, au dernier mois de l'été, vers 23h environ. La nuit tombe doucement sur la vaste demeure de ma famille, les Aberkane. Les ombres s'étendent doucement sur la vieille demeure, au loin les derniers rayons du couchant saturent l'horizon de lueurs orangées. Du coin de l'oeil, j'observe les étoiles qui s'allument une par une, et je me demande si un jour, je serais aussi brillante que l'une d'entre elles. Non, correction: je sais que je le serais autant, sinon même plus. Comment je le sais ? Je le sais, c'est tout. Papa me le dit souvent, que je suis une princesse et que mon destin est de les dominer tous, de regarder de haut tous ces êtres sales et impurs. Il m'apprend comment poser un regard dédaigneux sur tous ceux qui s'imagineront valoir mieux que moi, à cause de leur sang. "Pur", dit-il. Je ne comprends pas tout à fait la mesure de ce dont il parle avec tant de fierté, le sang, mais je comprends que je dois en être fière moi aussi, avoir de l'orgueil d'être une sorcière. Il me raconte aussi que ces êtres dépourvus de pouvoirs magiques, les Moldus, ne méritent que notre indifférence, sinon notre dédain. Si j'objecte que maman en est une ? "Maman, c'est différent, chérie. Elle, elle a la beauté. Souviens-toi que les apparences t'aideront toujours dans la vie." Papa ajoute que ce sont les Cracmols, ces erreurs de la nature, qui méritent d'être traités comme de la vermine ; qu'ils sont la honte de la société sorcière. Du haut de mes six ans, je n'ose pas imaginer quel aurait été notre sort à Lucian et à moi si nous n'avions pas hérité des pouvoirs magiques de papa, et je me sens fière d'en être une: une sorcière.
J'ai six ans, et je suis assise sur les genoux de mon père, un livre d'enfant entre les mains, la brise estivale caressant mon visage, tandis que maman tricote à côté. Je leur lis une histoire, et mon papa s'émerveille: "Comme elle lit bien, ma petite princesse, qu'est-ce qu'elle est forte !"

Plus tard, quand j'atteindrais l'âge de comprendre, je serais amenée à considérer avec mépris la façon dont mon géniteur me traitait alors. Complètement gaga. Lui et moi, sa petite fifille à lui tout seul. J'étais sa petite étoile, sa princesse, sa réussite... sa fierté. Tandis que dans le coin de cette immense demeure en pierre chauffée par les derniers rayons du soleil estival, une petite ombre blanche en chemise noire, d’où dépassent deux petits pieds blancs, se glissait dans les recoins.
Lucian.
Mon frère aîné, sept ans à ce moment-là, si discret qu'on le remarque à peine. Maman s'approche de lui, lui dit quelque chose mais cela ne semble pas même atteindre son esprit. Je vois ses yeux qui demeurent fixés sur papa et moi. Il nous regarde et il a mal, je le sais. A déjà six ans, mon lien avec mon frère est si fort et si imprévisible que je sais tout ce qu'il ressent, rien qu'en regardant au plus profond de ses yeux verts. Je ne saurais l'expliquer, ce don ne tient pourtant pas de la magie. Je l'ai, c'est tout. La force du sang. Il contemple ce père ingrat qui ne le voit jamais, comme s'il était un fantôme. Son regard vert déborde de tristesse, une tristesse si profonde qu'elle me poignarde au fond de mon être ; Lucian est le seul à savoir faire ça, me bouleverser à ce point, et il l'a toujours été, surtout quand, comme dans ce souvenir précis de mon enfance, je peux lire dans son expression la tendresse qu'il éprouve envers moi, sa haine envers mon père.

Et je les hais tous pour cela. Lucian d'abord, pour ce qu'il est, l'effet qu'il est capable de me faire uniquement en posant son regard sur moi. "Papa", ensuite, sorcier rustre et ignorant responsable de ce que deviendra un jour, de manière certaine, mon frère, né d'un amour bancal, n'ayant reçu qu'une demi-affection. Non, l'amour d'une mère ne peut tout effacer. Et "maman", femme suffisamment naïve pour s'imaginer que son époux l'aimait et aimerait autre chose que le fruit de sa volonté, égoïste reflet de sa réussite, de sa gloire... moi-même. Et il a réussi, Alastar Aberkane: il a détruit Lucian, ce que je ne lui pardonnerais pas. Et ce que je ne lui pardonnerais jamais, c'est qu'aujourd'hui je suis comme lui: aussi superficielle, aussi dure, aussi méchante.

Je regarde mon frère et je vois déjà ce futur dans ses yeux. Je n'ai que six ans, lui sept. Il est si doux, si petit et pourtant si inquiet, tellement à la recherche d’un amour qui ne vient pas. Et voir chaque jour se creuser davantage dans son coeur et son regard la déception de se rendre finalement compte petit à petit qu’il ne viendra jamais… Est-il pire supplice que de voir le fruit que vous convoitez être agité sous votre nez ? C'était ce que faisait mon père à Lucian: il le tourmentait, lui faisait subir la pire des tortures: l'ignorer totalement pour mieux étaler devant son fils son affection pour moi, sa fille. Et Lucian voyait tout cet amour pour sa petite soeur, et savait déjà que même si jeune, il ne pourrait jamais lui en vouloir… Non, jamais il ne m'en a voulu pour être et avoir toujours été la préférée de notre père.

Et il n'était pas le seul à en souffrir: ma mère ne pouvait supporter de voir son enfant, petit bout de chou de sept ans qui paraissait en connaître déjà tant, assez, du moins, pour faire la part des choses et n’en vouloir qu’à son père… Alors non, Lucian n'a jamais été l'athlète, le sportif qu'avait espéré mon père, il n'a jamais été ce joueur de Quidditch séduisant, à la forte carrure, bâti sur le modèle bien anglais, doué en tout et qui faisait tomber les filles. Mais il est intelligent, sensible, beau à sa manière avec ses grands yeux verts et ses sombres cheveux noirs, son visage d'une pâleur mortelle. Et, plus que tout, il est cultivé. Voyez, je l'aime tellement moi, ce grand frère que la nature m'a donné. Je me souviens des heures que je passais à jouer avec lui, à rester sur ses genoux. J'avais peur de tomber, mais il me tenait fermement et il me disait qu'avec lui, je serais toujours en sécurité. Qu'il veillerait sur moi, sa petite soeur adorée, parce que j'étais la seule chose à laquelle il avait toujours tenu, sur laquelle il avait toujours pu compter. Et dans ces instants-là, je le croyais, et finissais souvent par m'endormir doucement entre ses bras, certaine que mon grand frère veillait sur moi. Son nom est, d'après ma mère, le premier mot que j'ai pronnoncé. "Lucian..."
Mais il me faisait peur, aussi, lorsque ses yeux se posaient, douloureux et fixes, sur notre père, sur moi. Lorsqu'il convoitait tout cet amour que "papa" me donnait, lorsqu'il en aurait mordu ce père pour m'avoir touchée, moi qui étais à lui, seulement à lui...

Je regarde mon frère faire demi-tour pour monter se coucher. Mais lui comme moi, nous savons qu'il ne dormira pas cette nuit. Je souris à papa comme la gentille fillette, le petit trésor qu'il pense que je suis, mais je suis absente. Déjà, j'apprends à faire semblant, en silence. A sourire quand je veux crier ou pleurer. A rester immobile quand je veux courir après Lucian et le serrer dans mes bras d'enfant, très fort. Je l'observe toujours du coin de l'oeil et je sens sa faible respiration saccadée sous chaque coup de rire tonitruant émanant de la gorge de son père, comme un million de petites aiguilles plantées dans son coeur avec la régularité, la constance d'un tortionnaire. Et je participe de cette torture, sans savoir que faire. Si je monte, je le trouverais dans le noir, ses grands yeux verts humides ouverts sur le plafond, brillants dans les ténèbres. Mais je ne pourrais pas lui dire "Courage, ça s'arrangera". Nous savons que ce serait un mensonge. Jamais les choses n'iront mieux."

[Extrait :: Fin]


Samedi 13 Août, 23h20



"- Tu vas avoir trop chaud, avec cette couette, on est en août, Lucian.
- Je n’ai pas chaud…
- Bon… Fais comme tu veux, mon ange.
- …
- Ca ne va pas ?
- Si…

Si…ce petit « si », sorti de cette petite voix, qui ne voulait pas qu’on le voie, qui pensait se dérober habilement.
- Lucian, quoi que tu puisses penser, tu sais que ta maman t’aime très fort…
- Je sais…
- Et ton papa aussi.
- …
- Oui, Lucian, ton papa t’aime très, très fort, même s’il ne sait pas toujours comment te le montrer, parce que tu es un garçon,et qu’il t’a attendu très longtemps, tu sais…
- Comment c’était ?
- Comment c’était quoi ?
- Quand je suis né… quand il m’a vu, qu’est ce qu’il a fait ?
- Oh… Il… Il a été très heureux. Il…Il ne savait plus quoi dire tant il était heureux de te voir…

Il sait que je mens. Je vois ses petits yeux verts me sourire doucement, l’air de me faire croire que tout va bien, qu’il me croit, et au fond, tout au fond, je vois briller un éclair de colère et de haine, tellement de haine pour un être qui a si peu vécu… Lucian…Lucian…

- Et moi aussi, je t’aime. Et Sherkane t’aime très fort, elle a prononcé ton nom en tout premier, c’était son premier mot, tu te rappelles ?
- Oui…
- Et nous t’aimons tous très fort, tu es le petit homme de la famille. Je t’aime, mon chéri.
Elle avait les larmes aux yeux. Larmes d’amour et de détresse, mère impuissante. Ton amour ne remplacera jamais le sien.
- Je t’aime parce que tu es beau, le plus beau de tous, parce que tu es mon garçon. Je t’aime parce que tu es vif, et intelligent, pas comme ces idiots qui ne pensent qu’à se bagarrer dans les rues, je t’aime parce que tu es le petit garçon le plus formidable du monde, et pour maman et papa, tu resteras à jamais le seul et unique fils dont nous rêvions, et que nous avons eu.


Elle déposa un tendre baiser sur ce petit front éternellement blanc. Combien de docteurs étaient passés voir ce cas ? « Docteur, il n’est pas malade, au moins, il est toujours pâle… » Non, apparemment, c’était sa couleur de peau. Et elle le trouvait beau, si beau. Ce petit albanais, beaucoup plus albanais qu’Irlandais, ou même tout ce que vous voudrez. Ces yeux verts, ce visage fin…Son garçon. Et sa petite fille, si jolie, si adorable, elle aimait tellement son frère ! Elle passait des heures à jouer avec lui, à rester sur ses genoux, à même s’endormir dans ses bras… Elle espérait en elle-même qu’il en soit toujours ainsi."
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MessageSujet: Re: Sherkane L. Aberkane [fini]   Sherkane L. Aberkane [fini] EmptySam 15 Nov - 13:11

P A R T || T W O :: Symphony




Sympathy for the devil.



"Putting holes in happiness.
We'll paint the future black if it needs any color.
My death sentence is now a story,
who'll be digging when you finally let me die ?"



Extrait du journal de Sherkane L. Aberkane, Troisième.




Jeudi 30 Août, aux alentours de 15h30. J'ai onze ans, et je viens de recevoir ma lettre de Poudlard, l'école de sorcellerie, à quelques jours de la rentrée. C'est sans surprise mais avec un large sourire fier que je l'ai lue de bout en bout. Cela n'a pas été une révélation, étant donné que j'avais toujours montré des pouvoirs magiques. Une petite sorcière. Mais comme la rentrée à Poudlard est toujours un grand moment pour tout pré-adolescent, j'eus moi aussi ma part de gloire, bien que le terme ne fut pas exact: j'ai toujours été une étoile aux yeux de mon père, et il m'eut passé mes moindres caprices, il eut exaucé mes moindres souhaits dans la minute pour sa petite princesse si ma mère n'avait pas été là pour y mettre son veto.
Quoi qu'il en soit, mon frère et moi fûmes amenés au Chemin de Traverse par ma mère, "papa" étant évidemment bien trop occupé par son travail pour emmener ses rejetons acheter leurs fournitures scolaires. Je me rappelle avoir été émerveillée par cette allée tordue, ce temple du commerce des sorciers, bien que j'y avais déjà été auparavant pour préparer la rentrée de Lucian à Poudlard. C'était d'ailleurs là l'unique chose qui gâchait mon bonheur de pouvoir acheter en cette journée particulière et dont j'étais la petite reine tout ce qui pouvait me faire plaisir ; la perspective de croiser mon frère à Poudlard. Il me terrorrisait secrètement et je le fuyais de toutes mes forces ; j'avais d'ailleurs de nombreuses disputes avec ma mère à ce sujet. Lucian était si... bizarre depuis qu'il était entré à l'école de sorcellerie. Ou plutôt non, il l'avait toujours été, mais cela s'était aggravé. Quand ma mère me demandait si j'étais contente, je répondais que oui, mais que j'avais peur. Peur de mon frère. Oona se mettait alors dans une rage folle, arguant que je n'avais aucune raison de craindre mon frère. Naïve petite adolescente de onze ans, je répliquais qu'il était dingue, même pas humain. Du bas de ma vision de jeune sorcière en pleine évolution, c'était ainsi que je le voyais. Dans un sens, j'étais encore une petite fille, pas assez mature pour comprendre ce qu'impliquaient certaines choses. Pour moi, mon grand frère était simplement devenu un étranger.

Et je craignais que mes futurs amis ne me voient comme "Sherkane Aberkane, la petite soeur de ce dingue de Lucian Aberkane..." Comment réagirairaient-ils lorsqu'ils verraient mon frère ? Mon frère qui parlait aux serpents, s'adressait aux animaux comme s'ils pouvaient lui répondre, demeurait toujours seul dans son coin, mon frère qui me regardait parfois fixement sans jamais m'adresser la parole...
Mais ce jour-là, c'était ma journée, et je n'avais pas fait attention à lui. Je déanbulais à grands pas surexcités dans les allées, les boutiques, regardant tout de mes grands yeux bleus sombre illuminés de cette avidité enfantine qu'ont parfois les bambins. Mais, dès ce moment, la boutique qui m'avait particulièrement attirée avait été celle de Madame Guipure. Robes de bal, capes, froufrous... torrents de velours, de satin, de cuir parfois. Vêtements à volants, transparents, rubans, foulards tournoyants et festival de couleurs. Après un caprice et une insistance appuyée, je sortais du magasin avec une splendide robe noire en velours et en soie. C'est à peu près ce à quoi se résuma ma journée sur le Chemin de Traverse pour acheter mes fournitures scolaires: un bal de princesse gâtée, un de plus.
Ma rentrée à Poudlard se passa tranquillement. Ma mère nous accompagna Lucian et moi à la gare de King's Cross - mon père prit même la peine de nous y emmener avant de repartir au bureau, histoire d'afficher en public l'image du bon père qui emmène ses enfants à l'école, s'assure qu'ils partiront bien avant de les larguer dans la jungle où ils devront se débrouiller seuls. Tout ceci, c'est bon pour le paraître. Même si je pense qu'il m'a toujours véritablement adorée, jamais je n'ai eu le moindre doute sur les attentions de mon père: tout était calculé, prévu pour renvoyer le reflet d'une famille heureuse, unie quoi que tordue de l'intérieur. Mais ceci, qui pourrait s'en apercevoir ? Après avoir dit au revoir à papa - maman, je me souviens avoir échangé un dernier regard avec Lucian dans le couloir du Poudlard Express, avant que chacun de nous ne parte de son côté dans son propre wagon. J'ignore ce qu'il en fut pour lui, mais je rencontrais dans le mien un groupe de jeunes filles cancanant allègrement, petits moutons bêtifiant sur la maison qu'ils rejoindraient. Je prenais congé. Au compartiment suivant, j'eus plus de chances: trois jeunes hommes à l'air distingué, élégants. Ils me firent rire et remportèrent le droit de m'avoir à côté d'eux durant le trajet. Je cèderais à la mode en les qualifiant de "cools". Ils servirent à me distraire tout le long du voyage tandis que j'observais le paysage défiler derrière la vitre. Ils se disputèrent même pour me payer des Chocogrenouilles à l'arrivée du charriot. Pitoyables. Ce fut à cet instant que je commençais à prendre toute la mesure de l'expression "plaire", et du plaisir que l'on pouvait retirer à manipuler ainsi les autres. Ce fut au même moment que je devinais combien j'allais adorer Poudlard.


[Extrait :: Fin]


Jeudi 30 Août, 15h30


"- Alors, Shery, tu es contente, dis moi ?
- Contente de quoi ? Demanda-t-elle, faussement innocente, son regard brillant de malice, deux petites fossettes éclairant les côtés de ses deux joues roses.
- Demain, tu rentres à Poudlard, pour la première fois !
- Voui… Je suis contente, mais j’ai peur, maman.
- Mais peur de quoi, enfin, mon ange ? Tu sais bien que tu seras à la hauteur, toi et ton frère avez hérités de la magie de ton père, vous êtes sorciers ! Tu te rends compte ? J’aimerais tellement, moi, avoir une baguette magique…
- Oui, mais ce n’est pas ça…
- Quoi, alors, poupée ?
- J’ai peur de Lucian…
- Sherkane, on ne va pas remettre ça. Tu n’as pas de raison d’avoir peur de ton frère, dit Oona, l’air sévère.
- Mais, maman, pourquoi refuses tu de le voir ? Il reste au fond du champ toute la journée, il parle aux serpents, il dessine des tourbillons bizarres, il ne mange pas ! Il me regarde sans rien dire, je ne veux même plus aller dans sa chambre !
- Sherkane, ton frère est ce qu’il est, et ce n’est pas parce qu’il est différent des autres que tu dois en avoir peur, ou le rejeter. Depuis quand rejette-t-on ce qui ne nous ressemble pas, sous prétexte qu’il est différent ?
- Maman, Lucian n’est pas différent, il n’est pas humain.
- Tu vas prendre une gifle, Sherkane ! C’est ton père qui t’as mis ces idées dans la tête !
- Arrête de parler de papa comme s’il était fou, je pense pareil que lui, nous vivons nous aussi avec Lucian !
- Tais-toi. Tu ne sais pas ce que tu dis.
- Je sais ce que je vois.
- Va dans ta chambre, Sherkane, et je t’interdis d’éviter ton frère à Poudlard, c’est un garçon très gentil, seulement, il est…
- Il est dingue.
- Il est différent !" S’écria Oona.

Mais comment ça allait finir… Plus Sherkane grandissait, plus elle devenait une adolescente affirmée au fort caractère, une vraie petite femme provocante et têtue, ce qui faisait le bonheur de son père, et elle se révélait différente de son frère… Son frère si renfermé, si étrange, c’était vrai… Et ce n’était pas que sa faute. Jamais Alastar n’avait fait le moindre effort pour lui donner de l’amour. Si encore il n’avait pas été là. Mais il avait été là, toujours là, chaque seconde, et chaque seconde, il l’avait ignoré. Il n’avait jamais cherché à connaître son petit garçon. Sherkane était plus belle, oui, plus gracieuse, plus bavarde, plus drôle, un vrai phénomène. Mais elle possédait également beaucoup de défauts, que son père semblait ignorer, mais qu’Oona relevait. Elle était hautaine, et souvent froide avec les autres, ceux qu’elle pensait ridicules. Elle était flemmarde, ce ne serait pas une élève brillante… Elle avait bon fond, mais elle était trop gâtée. Lucian, lui, débordait d’amour, de tendresse, de sensibilité. Il s’occupait des lézards malades, des serpents abandonnés ; ce qui faisait très peur à Oona ; il était doux, très doux, et très appliqué, il serait plus qu’excellent en cours… Oui, mais il n’avait pas un physique musclé, pas une tête de gaillard, pas une grande gueule et une boutade dans la poche, comme tous ces dadais qui faisaient la fierté de leur père…Il avait une part énorme de féminité en lui, et Sherkane était bagarreuse, comme un petit garçon, et son côté féminin faisait qu’elle obtenait de son père tout ce qu’elle voulait… Lucian, lui, n’avait jamais réussi à se faire aimer… Oona avait peur, très peur, de lâcher ses deux agneaux, chair de sa chair, pour sept années dans une école de sorciers, monde qui lui était treize ans plus tôt totalement inconnu. Peur que son petit garçon ne sache pas s’adapter, peur que sa petite fille se fasse trop remarquer… Peur aussi, une peur qu’elle refoulait le plus possible, que son garçon tombe sur des choses qui lui ressemblaient un peu trop, dont elle ne savait pas grand-chose…la magie noire…
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MessageSujet: Re: Sherkane L. Aberkane [fini]   Sherkane L. Aberkane [fini] EmptySam 15 Nov - 13:12

« C’est seulement le délire de la reine, on n’exécute jamais personne, vous savez ».




So ask your self before you get in,
I know the insurance won't cover this.
Are you the rabbit or the headlight ?
and is there
a room in your life for one more breakdown ?




Extrait du journal de Sherkane L. Aberkane, Quatrième.




Après avoir été le centre d'attention de ces trois - ou étaient-ils quatre ? Pour l'intérêt que je leur ai porté, je ne sais plus... - garçons, je revêtais ma robe de sorcière, et descendis du Poudlard Express une fois celui-ci à l'arrêt. Les élèves autour de moi s'agitaient, bavardant allègrement ; je demeurais silencieuse et écartais du coude tous ceux qui se trouvaient sur mon chemin. La première chose qui me frappa fut une voix discrète mais néanmoins bien présente qui se fit entendre à travers la foule de jeunes adolescents de onze ans. Si j'avais au départ observé avec curiosité la personne à laquelle elle appartenait, je m'en étais vite désintéressée en apprenant un peu plus tard que le garde-chasse - et généralement homme à tout faire du directeur - était en fait chargé d'accueillir les nouveaux arrivants et de régler les plus basses tâches du château - en d'autres termes, un domestique, qui en tant que tel ne méritait que mon dédain. Je ne hais pas les autres, ils ne méritent pas ma haine et mon antipathie. Seul le souverain mépris et l'indifférence permettent à un être d'en humilier un autre. Quoi de plus déshonorant que d'être visiblement transparent aux yeux d'une personne ?
Je poursuivis mon chemin et parvins jusqu'à la rive d'un immense lac. Immédiatement, mon esprit se mit à fonctionner, et je tentais d'imaginer combien d'élèves avaient péri noyés dans les profondeurs de ces eaux glaciales. Un jeune coq non loin de moi raconta qu'un calamar géant vivait là, dévorant les imprudents, mais que personne n'avait encore réussi à lui survivre pour témoigner de la véracité des faits. Quelques filles poussèrent des gémissements de terreur, refusant obstinément de grimper dans les canots. Je répliquais à ce garçon stupide qu'à mon sens, ce devait plutôt être l'animal qui se cachait par peur d'être assassiné par la stupidité des gens de son espèce.
Après en avoir écarté quelques-uns pour mieux me hisser royalement dans le canot, je les laissais ramer et suer dans le froid de la nuit tout en les observant avec un petit sourire narquois. Il ne fallut pas longtemps pour que nous arrivions en vue du somptueux château qui serait mon école pendant sept années de ma vie, et j'avoue avoir été émerveillée par cette vue: l'immense domaine éclairé de toutes parts par les petites lumières de la Grande Salle et des étages, dominant le parc immense, et la forêt aux sombres profondeurs s'étendant à des kilomètres alentour, ce spectacle impressionnant était digne de la grandeur des sorciers... digne de moi.

Je posais le pied avec une assurance tranquille dans la petite crique conduisant à l'intérieur du château. Les autres élèves de première année et moi-même y attendîmes la personne supposée venir nous chercher, certains émettant déjà des suppositions idiotes sur la maison où il serait envoyé. Certains imploraient de ne pas finir à Poufsouffle, je les compenais ; ce serait une humiliation dont je ne me relèverais pas. Comment me regarderait mon père après cela ? Oh, bien sûr, ma mère serait comme à l'habitude gentille, aimante et dévouée, m'assurerait que la maison jaune et noire n'était pas si mauvaise que ça après tout... mais elle n'y connaissait rien. Qu'avais-je à faire avec une maison dont le blason est un blaireau et dont les membres sont gentils, dévoués, loyaux ? Bonnes poires... je n'avais rien de tout cela. Et en même temps, j'espérais ne pas finir dans la même maison que Lucian. Pitié, que je ne sois pas obligée de le fréquenter quotidiennement, s'il vous plaît...
Le bruissement sec d'une porte qui s'ouvre. Une chose sèche et raide, mal attiffée d'une robe de sorcière pourpre s'avance vers nous et nous fait signe de la suivre. Avant que nous pénétrions dans ce que j'imagine par les on-dit être la salle de réfectoire, la co-directrice nous fait subir un briefing. Nous allons être répartis par le Choixpeau magique, un objet enchanté millénaire datant des quatre fondateurs eux-mêmes. Certains sont surpris, émettent des soupirs de soulagement ; moi non: je demeure stoïque et contemple calmement et avec dédain cette foule d'anxieux, avec la conscience aigue d'être d'une autre espèce. Tout ce cérémonial correspond à ce que j'ai entendu à la répartition de Lucian, je n'en suis donc pas étonnée ou surprise. En fait, tout se déroule exactement comme prévu.

Les immenses doubles portes s'ouvrent, et nous entrons. La petite file d'élèves s'avance entre les quatre longues tables appartenant à chaque maison. J'englobe d'un regard chacune des tables ; celle située à l'extrême-droite porte le jaune et le noir ; sa voisine, à ma gauche immédiate, est teintée de rouge et or - il s'agit sans nul doute des Gryffondor. A ma droite, j'aperçois fugitivement les quatre garçons qui m'ont courtisée dans le compartiment du Poudlard Express. Tous à cette tablée portent des cravates vertes et argent, ainsi que le blason du serpent. Je sais qui ils sont: les Serpentards. Derrière eux se trouve la table des Serdaigle, aux couleurs bleu et bronze. Je ne sais vers laquelle de ces tables mon coeur est le plus attiré, mais je sais par contre vers lesquelles il ne me conduit pas. Le visage pâle, aigu de Lucian tranche dans la foule. Je ne le regarde pas. Où serais-je envoyée ? Je n'ai rien de la bonne âme qui perd son temps à aider les autres, je ne suis pas non plus cette intello de nature à travailler d'arrache-pied pour obtenir les meilleures notes de la classe. Et bien que je ne pense pas manquer d'un certain culot, je n'ai jamais été la courageuse qui sauve la veuve et l'orphelin. Les vieilles dames, je les laisse au milieu de la route.
Je suis dans les premières à être appelée au tabouret. Je m'avance, dignement, et je contemple avec fierté et sérénité cet objet qui déterminera le reste de mon existence. Je suis sereine, je n'ai pas peur contrairement à toutes ces lavettes qui font dans leur pantalon en s'approchant du Choixpeau à l'annonce de leur nom. Je m'assieds, et regarde de haut les élèves plus âgés. Je sais ce que je suis, je sais ce que je vaux. Je me sens toute petite, onze ans, au milieu de tous ces grands. Mais je les regarde dans les yeux, un par un, avec fierté, qu'ils s'habituent. La large bouche en tissu du Choixpeau s'ouvre et...
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MessageSujet: Re: Sherkane L. Aberkane [fini]   Sherkane L. Aberkane [fini] EmptySam 15 Nov - 13:13

Mad tea party...




Faster, faster,
faster-faster-faster,
faster-faster-faster,
I'm late, I'm late !
And the hands on my clock,
are starting to shake...



Extrait du journal de Sherkane L. Aberkane, Cinquième.





A présent, petit lecteur, depuis ton fauteuil, bien installé, tu penses qu'après avoir lu mon histoire, tu connais tout de moi. Tu crois me connaître, peut-être même que tu as fini par me trouver attachante. Ou alors, tu me prends pour un monstre. Je te l'affirme directement pour t'ôter toute illusion: l'une ou l'autre opinion de ta part m'indiffère. Je n'écris pas pour toi, mais seulement pour moi-même. Et je ne suis pas "gentille". Je te méprise de toute mon âme, petit être qui n'a rien de mieux à faire que de feuilleter les pages de ce journal en enviant ma vie dorée. Et tu penses que j'ai l'existence facile au milieu d'une cage aux barreaux d'or. C'est donc que tu n'as rien compris. Mais, puisque tu sembles décidé à continuer à entendre parler de moi, poursuivons. Ton regard ne me gêne pas - comment le pourrait-il ?
Désormais, tu sais que l'écrivain auquel tu es en train d'attacher ton existence par le biais de ce journal se prénomme Sherkane Liz Aberkane. Jeune femme de dix-sept ans tout juste, connue dans Poudlard pour être une jeune femme d’une beauté indéniable, du moins simple et raffinée, presque évidente, et qui se dispense d'artifices pour être présente. En somme, un charme typiquement albanais. Elegante donc, et qui veille à sa classe personnelle ; d’une gentillesses limitée, réputée pour être extrêmement caractérielle, fille d’Alastar Aberkane, juge au Magenmagot, et, hélas, sœur malchanceuse de cet étrange Lucian Aberkane. Voici, en quelques lignes, mon tableau général, celui que j'offre en contemplation aux autres.
Lorsque je traverse les couloirs, la Grande Salle, la salle commune, le parc, qu’importe où je passe, je sais que je fais partie de ces gens qui sont soit l’objet d’une admiration contenue, soit, comme le cas présent, de jalousie. Je ne suis pourtant pas une déesse descendue des cieux, mais nous dirons que mes origines m’avantagent. D’une taille commune pour une jeune femme, un mètre soixante huit, un poids raisonnable, cinquante et un kilos, je crois que je peux raisonnablement me considérer comme bien répartie. Il me manque certainement un peu de poitrine, et j'ai le tic de toujours trouver quelque chose qui ne va pas - preuve que, en dépit de mon fort tempérament, je ne suis pas - tant que ça - nombriliste. Toutefois, la plupart des personnes semblent d’accord pour dire que je suis tout simplement belle.
Lorsque je me regarde dans un miroir, je vois un visage fin, bien proportionné. Je fais la moue. Mes lèvres ne sont pas énormes, ni inexistantes, elles n’ont pas cette couleur rouge sang qu’on ne voit que dans les films, mais plutôt cette teinte plus rosée que le reste de mon visage. Mauvais geste: je les tartine souvent délicatement de baume anti gerçures, malgré le fait qu’elles ne soient jamais gercées. J'aime simplement le goût fruité que cela m'apporte. Mes yeux, eux, sont légèrement en amande, de couleur bleu pâle, presque gris. Ces prunelles sont encadrées par ce que j'aime le plus dans mon apparence: de longs cheveux noirs assez fins et plutôt secs. Ce physique ni avantageux ni malheureux aurait pu passer, s’il était tombé sur une autre personnalité, pour totalement banal. Seulement, j'admets posséder un caractère de cochon, et je suis du style à innover. J'aime me mettre en valeur et trouver les détails qui font l'originalité, le style à part. Vous savez, ces détails que vous portez deux ou trois jours, et quelques jours plus tard, vous découvrez les mêmes sur tout le monde. Et par-dessus tout, j'aime sourire. Que cela soit sincère, lié à une plaisanterie ou simplement sarcastique, j'aimes les sourires. La beauté est un tout, voyez qu’avec un physique non plus extraordinaire, on peut être très content de soi. J'avoue sans honte l'être.


Dans tout ceci, où se trouve ma famille ? C'est sans doute la question que vous vous posez. Eh bien, les choses finalement ne sont pas si différentes d'il y a six ans. J'ai de bons rapports avec mon père, il continue d'être fier de moi, je lui apporte la satisfaction désirée. Mais au fond de mon être, je le regarde avec mépris: j'ai compris ce que les yeux de l'enfance m'avaient masqué: mon père est un être simplet. Toutefois, autant en profiter, n'est-ce pas ?
Avec ma mère... c'est un peu plus compliqué. Je sais que la situation de mon frère lui brise le coeur, mais j'avoue la trouver niaise, et seule responsable de son malheur. Faut-il être sotte pour fermer les yeux devant le mal-être latent de Lucian ainsi que la bêtise d'Alastar Aberkane... faut-il être idiote pour épouser un homme à ce point égoïste et différent de soi. Faut-il être bête pour donner à ses enfants un père pareil.
Vous vous rendez tout de même compte que j'omets un élément majeur: Lucian. Mon frère. Que dire, sinon que lui s'est aggravé au fil des années. Il m'effraie, et pourtant, je l'aime comme mon frère. Je ne peux pas oublier qu'enfant, je l'ai adoré: il est le premier être que j'ai aimé. Toutefois, les choses ont changé: depuis six ans que je suis dans la même école que lui, j'ai rencontré mes propres amis, établi mon cercle de fréquentations, il n'en a jamais fait partie. Nous ne sommes pas deux frères et soeurs unis envers et contre tout(s). Dans la mesure du possible, je ne lui parle pas, je ne l'approche pas. Il a sa vie, et j'ai la mienne. Pourtant, lorsque je m'entends dire "Shery, ton frère est encore plus bizarre aujourd’hui qu’hier", j'hausse les épaules avec indifférence, mais j'ai mal. J'ai mal pour Lucian que j'aime. Et ce démon aux yeux verts m'attire, irrésistiblement. Dangereusement. J'ai le souvenir, notamment, d'une journée où tout a changé entre nous.

J'avais quinze ans, Lucian seize. C'était à l'heure du dîner, vous savez, ce moment où tous les élèves normalement constitués sont en bas à se remplir la panse de manière répugnante pour effacer les fatigues de la journée, tout en bavardant allègrement avec leurs petits camarades. Je n'ai jamais aimé ces instants de réunion, j'ai toujours détesté manger sur commande et avec vulgarité. En l'occurrence, mon appétit était coupé, je décidais donc de rentrer directement à la salle commune y achever du travail. Le mur s'écarta comme à l'ordinaire après que j'eus pronnoncé le mot de passe, et s'ouvrit sur... Lucian, assis dans un confortable fauteuil près du feu, l'air aussi câve et maladif qu'à l'ordinaire. Car oui, j'ai été placée dans la même maison que lui. Deux parts d'un même être.
J'observais fixement ses doigts blancs et fins de pianiste courir sur le papier du livre qu'il caressait amoureusement entre ses mains blafardes, aussi grandes que des araignées. Ses cheveux noirs retombaient par mèches sur son visage pointu à la beauté typiquement albanaise. Il avait toujours été plus typé que moi. Les lumières dansantes des flammes dans le foyer assombrissaient d'autant plus ses traits et, il fallait l'avouer, il était beau.
Jusqu'à ce que ses yeux verts se posent sur moi.
Les yeux de Lucian. J'avais toujours eu l'impression qu'ils lisaient au fond de moi, m'analysaient mieux que n'aurait pu le faire un scanner, et parfois même j'ai soupçonné mon frère d'être Legilimen. Il avait et a toujours le talent particulier de me subjuguer par le simple fait de poser sur moi ses prunelles vert mordorées. Je me rappelle avec agacement du nombre de fois où mes amies féminines, bien que terrorrisées par les bizarreries de mon frère, m'ont lâché aux oreilles avec un soupir langoureux: "Tout de même, tu en as de la chance, Sherkane... J'aimerais tant qu'un jour Lucian daigne poser sur moi son beau et mystérieux regard !"

...

Ces paroles m'ont toujours faites grincer des dents. Ces grues ignorent tout de Lucian, elles ne le connaissent pas comme je le connais, d'ailleurs, elles ne me connaissent pas non plus. Je suis seule à voir la véritable identité de Lucian, celle d'un être torturé par ses pulsions - incestueuses en particulier. C'est d'ailleurs ce soir-là que je l'ai découvert.
Ses yeux se posent sur moi et m'analysent en profondeur. Vertiges. A nouveau, je suis sous sa coupe, comme autrefois. Je frissonne. Je suis incapable de détacher mes yeux bleus des siens, immensités vertes.
" - Bonsoir, Sherkane.
Sa voix est à la fois froide, douce et brûlante, comme une caresse lancée sur ma peau. Ce que je le hais quand il fait ça... et pourtant ; j'adore.
- Lucian.
Ma propre voix est, comme à l'habitude envers lui, indifférente, comme si je ne ressentais rien. Mais il est le seul auprès duquel la façade ne marche pas ; il me connaît, il sait quand je mens. A cette froideur affectée, j'ajoute un hochement de tête en guise de salutation, pour donner le change.
- Comment se fait-il que tu ne sois pas avec ta petite cour d'amis si "cools" et populaires ?
Il se moque. Il n'a jamais apprécié les personnes qui m'entourent, parce qu'elles ne l'aiment pas non plus - disent de lui qu'il est dingue. Mais je crois que ce n'est pas la raison principale. La vérité, c'est qu'il n'aime pas qu'on s'approche de moi.
- Et toi, pourquoi n'es-tu pas avec tes rats de bibliothèque à discuter de métamorphose ou de je ne sais quel sortilège complexe ? Sans rire, aurais-tu une vie, Lucian ?
Je feins l'étonnement. Carapaçonnée de cynisme. Il se lève, me saisit violamment à la gorge et presse. J'ai mal, je sens ses mains s'imprimer sur mon cou, commencer à m'étouffer lentement. Je tente de serrer ses mains, de les griffer, mais je ne sens rien. Il n'y a plus rien autour de ma nuque: il s'est déjà reculé, effaré par son geste, mais son regard noir me transperce. Je sens sa fureur, sa haine mêlée à un sentiment d'amour et de dégoût.
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MessageSujet: Re: Sherkane L. Aberkane [fini]   Sherkane L. Aberkane [fini] EmptySam 15 Nov - 13:14

P A R T || T H R E E :: Death Note




Tainted.




"Sometimes, I feel I've got to - run away
I've got to get away
From the pain you drive into the heart of me.
The love we share seems to go nowhere,
and I've lost my light, but I toss and turn
I can't sleep at night...







Extrait du carnet de Sherkane L. Aberkane, Sixième.






Désormais, vous me connaissez. Du moins, vous pensez me connaître. Vous parlerez bientôt de moi comme si on était de vieux amis, vous pensez presque être mon ami, tout ça parce que je vous ai parlé une fois. Deux, allez. Parce que vous tenez entre les mains mon journal et le récit de mon existence décalée. Or, aussi incongru que cela puisse paraître, j’aime qu’on parle de moi, mais pas qu’on croie me connaître. J’en demande beaucoup, mais pour l’instant, ça marche. Je ne suis pas méchante. Je suis jalouse et possessive, oui. Je n'aime pas que quelqu'un approche ce qui est à moi. J’obtiens toujours ce que je veux, car je suis indubitablement une petite princesse gâtée depuis l'enfance. Parce que je sais ce que je veux, où je vais et quand. Parce que je suis maligne, rusée et que je sais me débrouiller. Je ne me laisse pas marcher dessus, je suis colérique, et quand on ne m’aime pas, je peux être très mauvaise. Je suis sèche devant les idiots, je peux me montrer très hautaine, mais la vie est courte, et si je perds mon temps à afficher des sourires hypocrites devant tout le monde, tout le monde va m’adorer, et on n’aura jamais fini. Mon cercle d’amis est très étroit, je ne traîne pas avec n’importe quoi. Quand les gens ne me plaisent pas, ils s’en rendent très vite compte, les idiots qui me collent, les faux princes charmants qui me tirent par le bras, les pauvres filles qui m’admirent, tous ceux-là se prennent vite des baffes. J’aime les gens de caractère, les gens qui ont de l’humour et qui sont intelligents. Je ne dis pas « qui se ressemble s’assemble », mais ce sont du moins les personnes que je préfère fréquenter. J’accorde également beaucoup d’importance au physique. Je ne pourrais jamais être amie avec une fille que je ne pourrais pas regarder tant je la trouverais laide. J’aime avoir une vision agréable des gens que j’aime. Si je suis impitoyable, c’est parce que j’ai tout de suite compris qu’on ne réussit que comme ça. Les braves gentils compères n’ont rien à faire dans ce monde de chacal, où c’est chacun pour soi. J’ai vite fait de me rendre compte si les gens sont vrais ou faux avec moi, on ne peut pas me mentir. Les deux niaises qui me regardent depuis tout à l’heure alors que je tente désespérément de piger quelque chose à cet exercice de métamorphose… et bien je suis certaines qu’elles y vont en compliments, si vous voyez ce que je veux dire ? Jalouses. Incroyable comme les gens jaloux peuvent être mauvais. Moi, je ne suis jamais jalouse. Je suis folle hystérique lorsque je vois un bouton sur mon visage, posé au mauvais endroit, si je me réveille avec une sale tête, je peux briser des miroirs, ou m'appliquer à détruire moralement quelqu'un, mais alors jamais, jamais je n’admirerai une autre fille. Je sais ce que je vaux, elles ne valent pas mieux.

Vous désirez me découvrir ? C'est à peu près déjà ce que je vous ai généreusement donné l'occasion de faire au cours de ces pages, mais allons, je vous donne un bonus pour avoir été attentif. Une fois, je suis allée chez un psychologue. Une belle idiotie. L'individu n'avait que la tête d'un homme de la quarantaine, raté évident, tiens, étrange point commun avec mon père. Il ne cessait pas de poser des questions... stupides. Je vous retranscris ça.
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MessageSujet: Re: Sherkane L. Aberkane [fini]   Sherkane L. Aberkane [fini] EmptySam 15 Nov - 13:14

Bloody diamond.




All your pictures are getting dirty ;
don't want anyone else's hands on my gears.
And I'll choke on,
all the diamonds like a vulture on your face...




Extrait du journal de Sherkane L. Aberkane, Huitième.





Ce journal approche de sa fin. Je n'aime pas tellement parler de moi aux autres, au final. Comprends-tu désormais combien tu es chanceux, petit lecteur ?
Alors, oui, je suis fière. Je suis caractérielle, têtue. Je suis convaincue d'être au-dessus des autres. Je n'hésite pas à me montrer cassante et désagréable envers ceux que je considère comme inférieurs, c'est-à-dire les minables. Je ne supporte pas les perdants, pas plus que les faibles. Vous savez, les crétins, et tous ceux qui ont honte d'être eux-mêmes. J'estime que l'on doit être fier de ce que l'on est, trouver ce pourquoi l'on existe, sans quoi, on est par définition inutile, non ? Eh bien, je n'aime pas les êtres inutiles. Moralement, j'avoue être assez violente: sous le coup d'une colère passagère, je peux dire des choses qui blesseront moralement les autres assez profondément, et que je ne regretterais pas par la suite, même si je ne les pense pas forcément. Je suis ainsi, dure, froide, impitoyable, bien que j'ai d'autres qualités. Par exemple, je suis maligne. Me servir des autres est une chose à laquelle je suis habituée et pour laquelle j'ai très peu de scrupules. C'est pourquoi je parviens habituellement rapidement à mes fins. Pourquoi prendre des risques lorsqu'un pigeon peut le faire à votre place ? Pour ce qui est des hommes, outre Lucian, il y en a peu que j'ai véritablement aimé, et la plupart ne sont que des passades dont je me sépare sans regrets. Tiens, d'ailleurs, je n'aime pas ça, les regrets. J'estime ceux qui s'y laissent aller faibles et faciles à abattre. Pourquoi perdre son temps à regarder en arrière ?
Autre point: j'aime rire. Je serais incapable de m'attacher à quelqu'un qui ne sache pas au moins me faire rire - que cela soit au dépend des autres ne me dérange pas, à vrai dire. La vie est trop courte, mieux vaut rire que pleurer. Ah, une remarque en passant, vous m'entendrez souvent souligner que la vie est trop courte pour être gaspillée, pour une seule simple et bonne raison, qui est que je redoute la mort. C'est la plus vaste forme d'échec à échelle humaine à mes yeux, celle qui nous défait tous sans exception. Outre cela, j'aime tout ce qui est élégant, les robes de bal, en résumé tout ce qui est harmonieux. Les mal attiffés prennent la porte. Ce qui ne signifie pas forcément que j'apprécie les pouffes superficielles qui ne savent parler que d'apparence, non: comme je l'ai déjà souligné, j'aime les gens cultivés, qui savent s'exprimer et qui ont des opinions.


Maintenant que vous savez qui je suis, ce que je suis et ce que j'aime ou non, il est temps pour moi de vous ramener au présent, ainsi qu'à l'endroit où je me trouve actuellement. Vous savez, si j'ai écrit ce journal, c'est dans le mince espoir qu'il puisse un jour être trouvé. Oh, je n'ai aucun doute que les communications sont coupées, mais allez savoir. Cet an-ci, je devais normalement débuter ma septième année à Poudlard.


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